Savoy Nice
2009-12-08 22:42:35 UTC
L'atelier de la planète était le premier fabricant mondial des ampoules incandescentes, mais a su saisir le tournant du 21e siècle, vouant aux gémonies le bulbe classique, qui produit massivement plus de chaleur que de lumière.
Leur élimination progressive a déjà commencé dans les pays industrialisés. La Chine devrait suivre à terme.
"L'éclairage en Chine, c'est environ 12% de la consommation d'électricité - principale responsable des émissions de dioxyde de carbone. Les LFC seraient une bonne voie", commente Li Ang de Greenpeace.
En une décennie, le pays a multiplié par 12 sa production d'ampoules basse consommation: 2,4 milliards en 2006, contre 200 millions en 1997, selon le ministère du Commerce.
L'an dernier, la production de LFC a même "atteint quelque 3 milliards dont 2,1 milliards exportés", affirme Chen Yansheng, directeur de l'Association de l'industrie de l'éclairage de Chine.
Dans le monde, les fluocompactes restent encore largement minoritaires: 6% des ampoules vendues, contre 70% d'incandescentes, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Mais elles sont à 80% fabriquées en Chine et majoritairement par des entreprises chinoises, selon M. Chen.
Les géants étrangers, comme l'américain GE, ou l'allemand Osram (Siemens), sont néanmois présents. Le néerlandais Philips produit ainsi en Chine "l'essentiel de ses LFC dans le segment moyen, le segment haut provenant de Pologne", indique un porte-parole sans préciser ni volume de production ni montant des exportations.
"En tant que leader du marché, Philips est le principal distributeur de lampes LFC venant de Chine", de ses coentreprises ou de fournisseurs, selon la même source.
Mais les étrangers visent aussi le prometteur marché chinois: 1,3 milliard de consommateurs découvrant à peine les lampes "vertes".
Si chaque habitant changeait une ampoule de 60W pour son équivalent basse consommation, "cela économiserait plus que la production annuelle d'électricité du barrage des Trois-Gorges", pharaonique ouvrage sur le Yangtsé, plaide Ang Li.
Des millions de tonnes d'eau, de charbon, de CO2...
La Commission nationale pour la réforme et le développement (planification économique) a de son côté calculé que le pays pourrait économiser, en dix ans, entre 160 et 216 milliards de kilowatts-heures d'électricité, en se convertissant aux lampes économes.
Ce qui réduirait ses émissions de CO2, principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique, dans une fourchette de 175 à 237 millions de tonnes.
Un gros coup de pouce pour une nation ayant promis, à la veille de la conférence de Copenhague, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB de 40 à 45% d'ici à 2020, par rapport à 2005.
En outre, le premier producteur mondial a tout intérêt à développer son propre marché pour faire face à la baisse de la demande étrangère attendue, vu la longévité des flucompactes...
La Chine n'a pas encore imposé à domicile les "lampes qui économisent l'énergie", selon leur appellation chinoise, chères pour ses citoyens. Mais elle s'emploie désormais activement à les promouvoir, via notamment des distributions d'ampoules subventionnées.
En juillet, Pékin a aussi signé un programme de 84 millions de dollars avec le PNUD sur quatre ans pour aider la conversion de l'industrie de l'éclairage, améliorer la qualité, éduquer la population et résoudre la question des ampoules usagées -- gros problème en raison du mercure qu'elles contiennent, dans un pays où le tri sélectif n'existe quasiment pas.
(©AFP / 09 décembre 2009 07h25)
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